"Tu es sûr de pouvoir la retrouver, cette foutu prison?"
Je plonge mes yeux dans le regard bleu pâle de Julie. Je suis content de l'avoir avec moi, en ces temps difficiles.
"Si tu veux rester en dehors de cette histoire, libre à toi. Je ferais quand même d'une pierre deux coups, ne t'inquiète pas."
"Ne cherche pas à m'empêcher de venir avec toi," lance-t-elle. Son visage se fend d'un large sourire. "Ou tu auras affaire à mes foudres mortelles!"
J'éclate de rire.
"Si si, j'ai ça en réserve! En fait, c'est une expérience du CERN qui a mal tournée... Je me suis fait mordre par une araignée radioactive. Depuis, je peux faire s'abattre la foudre sur n'importe qui!"
"Je te crois sur parole!" fais-je en souriant. "Alors, pas de revolver pour toi."
Je sortis une mallette et l'ouvris. Parfait. Tout ce que j'avais demandé à M. Cox était là.
"Dis, ils t'ont demandé pourquoi tu voulais des armes à feu, chez mandelbrot@ffec.gov?"
"Après le coup de l'autre fois, j'ai préféré ne pas leur dire quoi que ce soit. La communication aurait pu être écoutée."
"Tu as déjà utilisé un pistolet?"
"... J'espérais ne pas avoir à m'en servir. Je ferai sans entraînement, ça n'a pas l'air compliqué."
Elle fait une moue inquiète.
"Je suis sûr que ça ira comme sur des roulettes," fais-je pour la rassurer. "On est trois, avec François. Et puis, on a l'effet de surprise!"
Elle se rapproche de moi.
"Merci... pour tout ce que tu fais. Mais, dis-moi... pourquoi tu m'aides à ce point-là?"
Le moment me parut propice: je l'embrassai.
Elle se laissa faire.
Elle m'enlaça.
C'était presque trop parfait pour être vrai.
La porte claque. François entre en coup de vent.
"Eh les gens! J'ai ramené mon fusil de chasse pour..."
Il nous remarque.
"Oh."
...
Je décroche ma dernière grenade et l'envoie au fond du couloir. Au coeur de la pénombre, elle éclate. Un flash. Des hurlements. Il est temps d'y aller.
Tout en douceur, je tire sur tout ce qui bouge. Julie, derrière moi, fait de même. François couvre nos arrières.
J'arrive à la fameuse porte. Julie frappe durement contre le blindage.
"Élodie! Tu m'entends? Écarte-toi de la porte! On va te sortir de là."
Je mets en place la dynamite.
Soudain, le néon vacillant du couloir émet un flash, et on entr'aperçoit deux hommes armés. Salve de coups de feu. Un coup tonitruant venant du fusil de François. En face, on perçoit un râle. Encore quelques coups de feu, puis le silence.
"Je suis touché..." couine François.
Oh zut. Je le prend par la taille et le tracte loin de la porte qui va bientôt sauter. Et subitement je me met à réfléchir. Pauvre François! On ne pourra même pas l'emmener à l'hôpital... Une blessure par balle, ça éveille la suspicion!
BAOUM!
Énorme onde de choc. Un flash formidable. J'en suis tout retourné. Mes oreilles sifflent.
Mais la porte est enfin ouverte.
Camille, mon cher collègue de bureau, en sort le premier. Il a le visage ravagé. Une balafre lui barre la joue; ça ne partira probablement jamais.
Et derrière lui, une petite voix chantante résonne.
"Julie, dis bonjour à ta fille!" dis-je avec un sourire.
Par l'ouverture, on aperçoit la fillette que j'avais rencontré lors de ma séquestration...
Dans sa main, elle tient une feuille de couleur verdâtre... "Feu Follet".
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